Juillet/Août 2022 : La lettre économique de l’AFEDE

la lettre de l'afede

L’édito du Président

Chers lecteurs,

Depuis 1992, les économistes spécialisés dans les différents secteurs économiques mettent en commun deux fois par an leurs prévisions au sein de la Commission de conjoncture de l'Afede. Le 15 juin 2022, l’Association a tenu sa Commission sectorielle du premier semestre.

Après la crise Covid, la reprise de l’activité des entreprises en France a été perturbée par la flambée des prix et la pénurie de matières premières. La situation continue de se

dégrader avec conséquences du conflit en Ukraine.

Comme à l’accoutumé, un des secteurs de l’économie française est mis à l’honneur dans le cadre de cette publication. Il s’agit cette fois-ci du secteur de la chimie.

Les grands agrégats et l’analyse macroéconomique qui se trouvent en page deux de la lettre complètent ce point de vue sectoriel.

Très bonne lecture à tous.

Désiré Raharivohitra

Président

Activité de la chimie en France

Sur la première partie de l’année 2022, la production chimique en France est restée orientée à la baisse poursuivant ainsi une tendance amorcée en novembre dernier ; elle affiche une contraction de 1,5 % en volume sur un an en cumul à fin mai 2022. Cette évolution est liée aux replis des activités de la chimie de base (-5 % pour la chimie minérale et -3,1 % pour la chimie organique), des spécialités chimiques (-4,6 %) et de la chimie fine pharmaceutique (-17,7 %).

La persistance de difficultés dans les chaînes d’approvisionnement avec la politique zéro Covid en Chine, le déclenchement du conflit en Ukraine, la flambée des prix de l‘énergie et la dégradation de marchés clients majeurs ont continué à pénaliser les productions de la chimie de base et commencé à atteindre certaines spécialités chimiques en aval.

Seul le secteur des savons, parfums et produits d’entretien a pu nettement rebondir sur la période (+9,5 %) tiré en grande partie par la levée des restrictions sanitaires en France et par la reprise des exportations.
Les industriels de la chimie ont pu répercuter une partie de la hausse des cours des matières premières énergétiques mais les tensions sur l’offre pourraient se déplacer vers la demande. En effet, du fait des niveaux élevés des prix, la demande adressée à la chimie se tasse malgré des signes récents d’amélioration sur l’évolution des prix. En conséquence, les industriels de la chimie anticipent à court terme un mouvement de reconstitution des stocks de produits finis.

Dans le contexte de prix élevés, les échanges des produits chimiques sont restés très dynamiques avec toutefois une dégradation des termes de l’échange et une diminution du solde commercial comparativement au niveau record de 2021. Seule l’amélioration des soldes des savons, parfums et produits d’entretien et de la chimie fine pharmaceutique, moins exposés aux prix de l’énergie et tirés par une forte demande, a positivement contribué à la balance commerciale de la chimie.

En conclusion, la mauvaise performance de l’activité de la chimie en France sur le premier semestre 2022 a été plus forte qu’anticipée et a accentué l’écart de la production chimique avec son niveau moyen d’avant-crise, à -4,5 % par rapport à 2019 (contre -2,4 % en moyenne en 2021).

Catherine Herrero

Affaires Économiques et Statistiques à France Chimie

Conjoncture macroéconomique et perspectives sectorielles de l’Afede

L’environnement économique a été caractérisé ces derniers mois par une vive poussée de l’inflation. En France, la hausse des prix à la consommation a atteint 5,8 % sur un an au mois de juin. Sous l’effet du bouclier tarifaire (qui aurait amputé la hausse de prix de 2 points pour les ménages selon les estimations de l’Insee), l’inflation en France est restée plus modérée que celle observée en moyenne en zone euro (+8,6 %). Les hausses de prix initiées en amont (tensions d’approvisionnement post crise sanitaire, prix des matières premières, conséquence de la guerre en Ukraine sur le prix du gaz) se sont diffusées en aval (produits manufacturés, produits alimentaires transformés, certains services), puis aux salaires, de manière marquée aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, plus récemment en zone euro mais de manière sensible. En France, le Smic a de nouveau augmenté en mai, totalisant une progression de près de 6 % sur un an. Le PIB a légèrement reculé au 1er trimestre, la consommation étant encore pénalisée par la vague épidémique de janvier. La croissance resterait modérée au second semestre, sauf choc d’approvisionnement en gaz à l’automne. La perte de pouvoir d’achat des ménages et le resserrement monétaire seraient les deux principaux effets modérateurs en 2022. La croissance agrégée des branches atteindrait 3,1 % en 2022 selon les prévisions de l’Afede, un chiffre un peu plus optimiste que celui du Consensus des économistes de juin pour la croissance du PIB (2,5 %).

Alain Henriot

Stan

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